Quand ton parfum se mêlait au mien... [Zeke]

Pour se détendre, Zeke avait été sur un terrain de basket en plein air, près de Central Park, en plein coeur de la ville de Miami. Il y avait passé plusieurs heures à s'entraîner. C'était un joueur professionnel, il ne pouvait donc pas se laisser aller sans sport ou sans entrainement, cela lui serait fatal. Il était revenu à la résidence il y a de cela une heure. Il avait été salué quelques amis qui se prélassé autour de la piscine, puis d'autres que le fraicheur rebutait plus et qui se prélassaient, eux, sur les canapés douillets mis à leur disposition.

Il était remonté dans la chambre qu'il partageait avec James, un de ses amis de l'époque de Miami Dude Collège et qu'il avait retrouvé ici avec beaucoup de plaisir. Ils partageaient beaucoup de souvenirs ici. cela était très sympa et faisait beaucoup de bien à Zeke, d'autant plus qu'il ne se sentait pas très bien depuis le bal de retrouvailles, qui avait un goût disons de déjà vu ... Il s'était empressé de remonter. James n'était pas là, certainement trop occupé avec June ou Cassy ... allez savoir ... Il avait alors pris une bonne douche tiède. Il n'y avait rien de mieux qu'un tel moment après l'effort. Il sort quelques minutes plus tard. C'est alors qu'il entendit frapper à la porte. Il enfila alors un pantalon et s'avança vers la porte en souriant, pensant que James avait du oublier sa clé. Il ouvrit la porte et quel ne fut pas sa surprise quand il vit sur le bas de la porte. Son sourire s'effaça peu à peu. Il ne savait pas comment réagir après le fiasco du bal de retrouvailles. Il lui dit alors tout simplement :

- Entre ...

Il partit chercher sur son lit un tee shirt et l'enfila. Son coeur se serra. Il espérait tellement pouvoir parler calmement avec elle et lui dire tout ce qu'il voulait lui dire depuis ces quatre ans ... Il avait déjà dit beaucoup de choses dans ses lettres mais il aurait aimer lui dire qu'il n'avait cessé de l'aimer toutes ces années et qu'il avait besoin d'elle à ses côtés et qu'elle était tout simplement son oxygène. Mais comment allait elle réagir à la lecture des lettres ?

Je me glissais à l'intérieur de la chambre, silencieuse et soulagée. James ne semblait pas être présent et je préférai que ce que j'avais à dire ne sorte pas trop vite d'ici. Je restais un moment silencieuse à observer l'homme que j'avais aimé, que j'aimai toujours. Je ne savais pas exactement quoi dire, les mots semblaient me fuir comme si il me fallait me débrouiller seule. Je pris une inspiration avant de me lancer, redoutant d'aggraver encore un peu plus la situation.

J'ai été froide au bal, l'autre soir... Je tenais au bal de promo tu sais... j'avais essayé de te le dire durant toute la semaine qui l'avait précédé et... et j'ai été incapable de le faire. Mais tu n'avais pas le droit de me faire ça Zeke... Tu ne m'as pas laissé t'expliquer, tu es juste parti et j'ai fini ma soirée dans le noir, blessée par ton attitude. Je tenais à notre histoire, vraiment. J'avais l'impression qu'on m'avait brisé le cœur en mille morceau, tu n'as pas daigné à répondre à mes appels et... j'avais besoin que tu comprennes ce que Boston représentait pour moi. Une chance unique... Et j'ai passé ses quatre dernières années à essayer de t'oublier. Quatre ans sans toi c'est long tu sais... J'ai lu tes lettres, et... je suis désolée pour le bal de promo, je ne me doutais pas...

Je le regardais un moment, sans savoir comment il réagirait. J'avais sans doute fait le bon choix, la franchise était ma meilleure alliée. Enfin je l'espérais.

Zeke sentit son coeur se serrer tout comme ses entrailles notamment lorsqu'il remarqua que Rachel portait un de ses anciens sweet shirt. Il la regarda, elle était si belle. L'un comme l'autre semblait mal à l'aise de cette situation mais cela était certainement nécessaire pour leur bien être. C'est alors, qu'après quelques secondes - qui aurait à ce moment là sembler des heures - de silence, Rachel commença à parler. Plus elle avancait dans son discours, plus Zeke se sentait mal. Ils avaient l'un et l'autre vécu au plus mal cette séparation de toute évidence. Lorsqu'elle lui fit remarquer que ces quatre années avaient été très longues sans lui, il ferma les yeux en baissant la tête. Il lui avait donc manqué. Il ne savait pas si cela avait été aussi dur pour elle mais il lui avait manqué rien qu'un peu. Tout en se rapprochant d'elle, Zeke reprit tout de suite après la belle jeune femme, ne la laissant presque pas terminer :

- Si je suis parti Rachel, c'est que je savais que c'était une chance unique pour toi. Je ne voulais pas te demander de choisir. Je ne pouvais décemment pas te laisser passer à côté de ton rêve.

Il s'arrêta quelque seconde, se retourna, laissant juste un quart de son visage visible au regard de la jeune femme :

- Je t'aimais tellement - et je t'aime tellement - que je n'aurai jamais accepté que tu passes à côté de cela. Je préférai que mon coeur soit brisé à jamais que de te faire ça ... Je pensais facilité les choses mais je me suis vite rendu compte que c'était la plus grosse erreur que j'avais faite de toute ma vie. J'aurai du prendre cette avion avec toi plutôt que de te regarder de loin, sans être capable d'un seul geste...

Il se retourna vers elle de nouveau et reprit :

- J'avais tellement de projets pour nous que quand tu me l'as annoncé, j'ai vu ma vie s'écrouler comme un château de cartes et je n'ai pas pensé à ton bien être, j'étais bien trop triste de perdre celle que j'avais toujours considéré comme la femme de ma vie... Je n'ai jamais voulu te blesser rachel même si de toute évidence je n'ai réussi que cela ...

Je le regardais un long moment, le contemplais comme une mère contemple son nourrisson, avec tendresse et affection. Pourquoi ne m'avait-il pas dit tout ça plus tôt ? Non, je le comprenais, malgré se sentiment de colère dont je n'arrivais pas à me débarrasser. Je devais me calmer, je le savais. Trois mots avait retenu mon attention, cependant, je savais qu'il était inutile de crier victoire trop vite.

On s'est fait du mal en pensant faire ceux qui était le mieux...

Murmurais-je en l'observant.

J'ai souffert tu sais... Je n'avais plus gout à rien, la vie me semblait pâle et... je n'avais plus le sourire, plus envie de me lever le matin et de voir défiler une autre journées loin de toi. Ma réaction maintenant peut te paraître hypocrite mais je suis sincère, et tu dois me croire. Tu sais que tu peux me croire...

Je m'interrompit, perdant mes mots. Je ne savais plus quoi dire, j'étais désarmé face à lui. Me contentais donc de me mordre mes lèvres d'un rouge si parfait. J'étais perdue. Je fus secoué d'un frison, malgré le sweat, son sweat, que je portais. Ce n'était pas le froid qui me faisait frissonner.

Je t'ai blessé aussi...

Repris-je

... et ce n'était pas mon intention. Mais tu es parti si soudainement que... je ne savais plus quoi faire. Tu ne répondais pas et je n'ai pas eu le courage d'aller te voir, je crois que j'avais peur de ta réaction, que ta réaction soit encore plus froide que celle du bal et... j'essayais sans doute de me persuader que je pouvais vivre sans toi...

Je le regardais. j'étais face à lui, celui qui avait empoisonné ma vie à Boston, celui qui m'avait fait vivre pendant mes années de lycée. Celui que j'aimais, quoi que je puisse en dire. J'avais tenté de me persuader que Liam pourrait me faire passer cette douloureuse addiction. J'avais eu tord, et je l'avais blessé. Liam était quelqu'un de bien. J'avais vécu trois ans avec lui, et rien ne pourrais effacer ça. Mais rien n'effacerais surtout son visage de ma mémoire. Son visage au moment où je l'ai quitté. Je ne supportais plus. Le voir souffrir jour après jour à cause de mon égoïsme, de mon incapacité à tourner la page. La rupture brutale avec Zeke m'avait empêché de vivre "correctement" mon histoire avec Liam. J'espérais vraiment que ce séjour me permettrait de me remettre à jour sur ma vie, de tout faire repartir à zéro. Avec Zeke ? J'espérais, mais je n'étais sûre de rien.

Il sortit alors une liasse de lettres, entourées d'un ruban. Il m'expliqua que je devrais peut être les lire. Je secouais alors la tête. C'était trop facile... Ces mots je voulais les entendre, je voulais qu'il me le dise. Mon regard croisa le sien, je m'approchais de lui, et dans un éclair d'innocence et de candeur, je posais ma main sur sa joue.

Non Zeke... Je en veux pas les lire. Je veux que tu me le dises. Explique moi ce qu'il y a dans tes lettres, mais ne m'isoles pas à les lire seule avec une boîte de mouchoir. Je t'en pries Zeke... Ma vie n'est plus la même sans toi..

Rachel ne voulait pas de ces lettres. Ces lettres qui comportaient tout. Peut être même les réponses qu’elle cherchait. Mais, Rachel voulait que Zeke lui dise ces mots et non les lire … Il passa son avant bras sur son visage et notamment ses yeux prêts à s’embuer à tout moment. Il s’approcha d’elle et lui prit sa main droite entre ses mains. Puis il lui dit en la regardant dans les yeux.

- Elles contiennent tout l’amour que je porte pour toi depuis le jour où on s’est connu jusqu’à aujourd’hui. Elles contiennent mes sentiments à chaque moment passé loin de toi.

Il prit une profonde respiration et reprit :

- Rachel, le jour du bal de promotion, j’avais quelque chose à te demander mais j’attendais la fin de la soirée pour le faire. Ce soir là, je voulais te demander si tu voulais qu’on vive ensemble. J’avais cette idée dans la tête depuis des mois et j’étais sûr de moi. J’avais imaginé notre vie ensemble et je ne voyais absolument pas la vie sans toi. C’était quelque chose que je ne pouvais pas imaginer. Quand tu m’as dit que tu avais cette opportunité, oui j’ai préféré m’écarter mais je te jure, et tu pourrais retrouver tout cela dans les lettres, qu’à chaque instant j’étais prêt à venir te voir et te dire combien je t’aimais et que je ne voulais pas que tu me laisses. Je suis venu à l’aéroport. J’ai eu le numéro du vol. Je suis venue et je t’ai regardé de loin. J’avais si mal. J’étais prêt à prendre un billet et partir avec toi mais je ne savais pas si tu aurais accepté. Et deux jours avant, l’équipe de Chicago me proposait un poste dans leur équipe. Toutes ces années, j’ai cru pouvoir t’oublier et vivre sans toi mais non. Même la présence d’une autre ne m’aidait pas. Ton parfum était toujours présent dans mon esprit comme la douceur de la peau.

Il s’arrêta un moment. Un silence total régnait dans la chambre. Puis il reprit :

- Ce que je veux te dire Rachel c’est que je ne sais pas vivre sans toi. Tout simplement …

Mes yeux me piquaient. y'avait-il tant de poussière dans les chambres ? Une larme coula. Elle fut suivit d'une autre, puis elles finirent par envahir mon visage. Mes yeux se noyaient dans cette pluie d'étoile. J'avais en mémoire chaque geste de Liam pour les essuyer, mais je revoyais aussi à chaque fois l'image du bal de promotion. J'avais mal, très mal. les explications de Zeke me libéraient, mais me faisaient souffrir encore bien plus. La majeure partie de cette peine était de ma faute. La peine de Zeke, celle de Liam, mais aussi la mienne. Il ne m'avait pas retenu... pourtant il le regrettait.

J'ai fréquenté quelqu'un d'autre... Trois ans. Trois c'est long. Il était adorable, attentif, soigneux... Il a séché toutes mes larmes, il a entrepris de me remettre sur pied. Il était tout ce que tu n'étais pas Zeke. J'ai eu droit à des "je t'aime", parfois durant des heures. Il m'a remis sur pieds, il a pensé mes plaies, il a été là à chaque fois que je déprimais à cause de nous... Et tu sais le pire ? Jamais je n'ai ressenti un centième de l'affection que j'ai pour toi. Il m'a donné tant d'amour et j'ai été incapable de lui rendre. Et tout ça à cause de toi. Ton odeur, ta peau, ta voix... Jamais je n'arriverais à oublier Zeke. Jamais. Je t'aime, et c'est douloureux de savoir que notre histoire s'est finie comme ça. Sans toi je survis difficilement. Sans toi ma vie n'a aucun goût, et mon cœur ne sait plus très bien où est le bonheur, et quel est son chemin. Il fallait que je te le dise. Comme prologue à quelque chose de nouveau, ou comme point définitif à notre histoire. Je ne sais pas encore. Mais il fallait que je te le dise.

Mes yeux pleins de larmes se plongèrent dans ceux de celui que j'aimais. Un mot, juste un mot.

Il vit les larmes de Rachel couler les unes après les autres sur son beau visage. Il ne voulait pas cela, il lui avait déjà fait tant de mal. Mais avant qu’il n’ait plus faire un seul geste, elle lui annonça qu’elle avait fréquenté un autre garçon Liam durant trois ans. Liam. Ce nom fit monter en lui de la rage. Pas contre elle, non, contre lui. Une vague de jalousie le transperça. Mais que voulait-il ? Elle n’allait pas l’attendre toute sa vie. Après tout, lui aussi avait eu une relation avec Pandora. Pas aussi longue mais lui aussi avait tenté d’oublier son chagrin aux bras d’une autre. Il s’en voulait de plus en plus de son attitude après le bal de promotion. Alors qu’elle avait fini, Zeke resta silencieux une trentaine de secondes. Un point final sur leur histoire ? Zeke ne se le pardonnerait jamais. Tout ce qu’elle voulait c’était un mot, un seul et il savait lequel. Il n’était pas du genre à étaler ses sentiments et avait toujours eu peur de la phrase fatidique. Pas qu’il ne le pensait pas, ce n’était pas du tout cela car il aimait Rachel plus que tout mais ce n’était pas dans sa nature de pouvoir dire facilement ce genre de choses. Il lui avait dit mais si peu de fois. Souvent, cette phrase restait dans sa gorge. Il voulait la lui dire mais il préférait la serrer contre lui en espérant qu’elle ressentirait cet amour. Mais aujourd’hui, il fallait qu’il change tout cela. Il fallait qu’il change cette façon de se protéger de ses sentiments sinon il pourrait la perdre définitivement et la voir partir avec un autre, comme ce Liam …

Il lui essuya une larme avec son pouce et lui dit tout doucement :

- Je t’aime Rachel.

Il ferma les yeux et posa son front contre le sien :

- Je t’aime. Si je pouvais revenir en arrière, j’aurai pris cet avion avec toi. Je m’en veux tellement … Tu es toute ma vie et je ne veux pas te perdre une seconde fois.

Il voyait désormais trouble et pour cause, le beau garçon qui n’avait pas l’habitude de montrer ses sentiments et encore moins de pleurer avait les yeux qui se remplissaient de larmes.

Ses larmes coulaient. Il savait que Rachel le sentait. Ils étaient là tous les deux, front contre front dans un silence de cathédrale où le seul bruit que l’on pouvait entendre était leurs deux respirations. Il sentit la main de sa bien aimée se baladait sur son visage. La douceur de ses mains. Il ne l’avait jamais oublié. Chaque nuit, il avait l’impression de pouvoir retouché sa peau. Une peau si douce que Zeke savait qu’il n’en existait pas de semblable. Elle lui essuya une larme et il se sentit comme libérer. C’était peut être la première fois qu’il pleurait véritablement devant elle et elle était toujours aussi douce et tendre avec lui. Il passa alors ses doigts dans ses longs cheveux bruns, si soyeux.
Cette étreinte, il n’avait jamais osé penser le revivre un jour. Il avait dit adieu à ce genre de complicité avec Rachel le jour où il l’avait vu prendre le grand oiseau de fer en partance pour Boston et le jour où il accepta la proposition de Van Derbol à Chicago. Il profita de l’instant, sentant son parfum, celui même qui le hantait depuis toutes ces années, depuis cette tragique soirée qui devait pourtant se montrer comme la plus belle de leur vie.

Rachel lui prit alors la nuque et il sentit ses lèvres contre les siennes. Il ressentit comme un malaise en lui. Tout s’était envolé. C’était comme si ces quatre années s’étaient envolé. Plus rien ne comptait, ni sa vie à Chicago, ni Pandora, ni Liam, rien de tout cela semblait existait. Il l’embrassa comme il ne l’avait jamais embrassé. Ses baisers, le goût de ses lèvres, tout cela semblait irréel. Il se demanda s’il n’était pas dans l’un de ses rêves. Il avait souvent, trop peut être, rêvé de ses retrouvailles avec Rachel. Rêvait-il ? Il desserra son étreinte et regarda ses beaux yeux marron. Il lui caressa le visage tout en la regardant, souriant, une larme coulant toujours sur son visage. Le destin leur donnait il une nouvelle chance ? Une chance de vraiment vivre leur vie d’adulte ensemble ? Cette pause était elle l’œuvre de Cupidon qui voulait leur montrer à quel point ils avaient besoin l’un de l’autre ?

Zeke resta silencieux. Il aimait juste la regarder comme cela. Elle était si belle. Il ne pouvait pas expliquer pourquoi il se sentait si bien avec elle. Quand elle était là, Zeke se sentait lui-même, en sécurité. Il se sentait envahi d’un bonheur extrême. Quand au contraire elle n’était pas là, comme durant ces quatre années qui lui avaient semblé durer une décennie, la vie ressemblait à un film muet et en noir et blanc. Personne n’arrivait à le faire vivre comme Rachel. Pandora avec qui il avait vécu une histoire pendant plusieurs mois avait elle aussi fait tout son possible pour devenir la femme de sa vie. Mais rien n’y faisait. La seule et unique femme de sa vie était Rachel et il devait le lui dire. Il la prit alors dans ses bras, lui caressant les cheveux, le bas de son visage contre l’épaule de sa bien aimée et lui murmura :

- Je ne veux plus que l’on soit séparé.

Ce fut comme si mon monde renaissait. Je n'avais pas connut cette sensation depuis longtemps. Très longtemps. Ma main se referma sur sa nuque, comme si je ne voulais plus le lâcher. C'était vrai. Dans les bras de Liam j'avais essayer d'oublier. A chaque baiser, à chaque caresse, j'avais essayé de me persuader que je l'aimais. Chaque instant avec lui avait été... difficile et différent. Difficile, parce que lire dans ses yeux qu'il voyait que je ne l'aimais pas. Différent, parce que Liam avait une façon de se montrer bien différente. Mais l'instant, je le vivait avec Zeke. Et c'était tout ce qui pouvait être important à mes yeux.

Alors que notre baiser s'achevait, je me blottis contre lui. J'inspirais profondément alors que ses doigts se glissèrent dans mes cheveux. Que de souvenirs... Ses mots me touchèrent, bien que je demeure à lui en vouloir de ne pas m'avoir retenu quatre ans plus tôt. je n'étais tout de même pas prête d'oublier l'enfer qu'avait été ma vie après notre bal de promo.

Ne me laisse plus jamais partir...

Murmurais-je alors

Zeke profitait de ce moment. Même si cela allait prendre du temps, il savait que les nouveaux souvenirs ensembles allaient peu à peu remplacer les mauvais. Enfin, il l’espérait. Il humait son parfum, ce parfum que seule elle portait si divinement. C’était lui qui lui avait acheté, pour leurs un an ensemble, ce petit flacon dorée. A ce qu’il voyait, elle ne le quittait plus, ce qui le fit dessiner un mince sourire sur son visage.

Il l’entendit alors d’une mince voix lui demandant, suppliant presque, de ne plus jamais la laisser repartir. Il était tout à fait d’accord et n’était pas prêt de commettre deux fois la même erreur, celle qui a gâché quatre ans de sa vie alors qu’il aurait pu vivre heureux au creux des bras de sa bien aimée à Boston comme à Chicago. Il lui murmura alors à l’oreille avec un petit sourire :

- J’ai bien l’intention de te garder auprès de moi à jamais.

Il la regarda avec un petit sourire au coin des lèvres et en refermant doucement ses yeux, lui déposa un petit baiser sur les lèvres.

Il se gratta la tête et dans un petit rire, il lui dit, lui tenant une de ses mains et en la balancant de droit à gauche :

- Tu sais que ce sweat je le cherche partout depuis que j’ai quitté Miami … Cela m'a valu une bonne grippe ...

Il eut un petit sourire blagueur. Cela le touchait de voir que Rachel avait gardé un « souvenir » de lui. Lui, il gardait en permanence une photo qu’ils avaient prise ensemble dans une fête foraine. Ils étaient rayonnants et amoureux dessus, cela se voyait. Il y avait au dessus d’eux, un immense nounours que Zeke avait gagné pour Rachel au tir à la carabine. Il était imbattable à cette époque. Il avait aussi gardé une étole qu’elle avait oubliée chez lui la veille du bal de promotion.

Je souris à sa remarque sur mon, pardon, son sweat. Je n'avais jamais eu l'occasion de lui rendre. Et a vrai dire, il me plaisait bien d'ailleurs son sweat. Ce pauvre sweat était d'ailleurs délavé, à force d'avoir été porté. Je pouffais lorsqu'il dit que ce sweat lui avait valu une grippe.

Bien fait... ça t'aura appris à m'avoir quitté...

D'accord, la remarque n'était pas adorable, mais tout ça me semblait soudain si... futile. Je l'aimais, et cela valait tout le reste. Il avait été mon petit ami, et il était l'unique que j'aimais. A nouveau, je me blottis contre lui, et mes lèvres vinrent chercher à nouveau les siennes. Il était exactement celui que j'avais quitté, avec peu de changement. Ma main quitta celle de Zeke pour venir se placer autour de la nuque de celui que j'aimais.

Il était tout ce que je demandais à la vie. Mes mains se refermèrent sur le col de sa chemise et je fermait à nouveau les yeux. J'avais revu tellement de fois ce genre de moment que j'avais presque en mémoire chaque instant et chaque réaction de mon aimé. Notre bal de promo avait été un fiasco, certes, mais lui et moi avions vécu de merveilleux moments. Combien de photos avais-je de nous deux ? Des dizaines... Oh non, même des centaines. Nous étions toujours ensemble au lycée, j'étais la talentueuse capitaine des cheerleaders, je sortais avec un basketteur apprécié, et nous apparaissions toujours ensemble sur les photos prises par nos camarades. J'avais été une une petite amie collante, c'était sûr, mais il ne s'en était jamais plaint. Et mieux valait pour lui qu'il s'y habitue : elle serait sans doute encore pire.